L’Esprit Rhum Guyana Diamond est un rhum blanc “still strength“, c’est-à-dire brut d’alambic. C’est donc une expression très rare de l’alambic Port Mourant, une légende de la région du Demerara au Guyana.
La plantation de Port Mourant a été fondée au tout début du XIXème siècle. Au départ c’était une plantation de coton, qui s’est convertie au sucre avant la moitié du XIXème siècle. Elle a fermé 1955 lorsque le phénomène de concentration des plantations s’est accéléré. L’alambic a été transféré à la distillerie du domaine d’Albion, jusqu’à sa fermeture en 1969. Il a ensuite rejoint la grande plantation d’Uitvlugt jusqu’à ce que cette dernière ferme à son tour ses portes en 2000. Depuis cette date, il opère au sein de l’unique distillerie du Guyana, la distillerie Diamond. C’est là qu’ont été regroupés d’autres alambics mythiques comme ceux d’Enmore ou de Versailles.
Ce double pot still, dont les cuves sont en bois greenhart, une essence locale du Guyana, est plus ancien que la distillerie dont il porte le nom. En effet, la date de 1732 figure sur les pièces métalliques de l’alambic. Les parties en bois sont plus récentes car remplacées régulièrement. Cela suggère qu’il a été hérité d’une très ancienne distillerie du XVIIIème siècle.
Ce rhum a été distillé en décembre 2017, pour être embouteillé un peu moins d’un an plus tard, en octobre 2018. Il porte la marque MPM. Cette marque indique une version un peu plus légère du distillat “de base” (PM) que produit l’alambic.
Seulement 276 bouteilles ont été produites.
La note de dégustation de Nico
Le nez est très puissant d’emblée, mais sans que l’alcool n’agresse ni ne brûle les narines. Il s’ouvre sur le végétal et sur la terre, sur l’humidité d’un sous-bois constellé de champignons. Le rhum s’exprime loin du verre, il est très concentré et prend même des allures salées, de viande séchée et d’herbes aromatiques. C’est un nez typique des grosses fermentations de mélasse, sauvage et organique.
La bouche est extrêmement puissante et envahissante. Il y règne quelque chose de métallique, comme une lame luisante et acérée. On retrouve le fameux cuivre et la pierre à fusil de l’alambic Port Mourant, qui glissent tranquillement vers la noix. Le cœur généreux du rhum parle davantage avec quelques gouttes d’eau. On découvre alors des végétaux secs et résineux, de l’olive, de la terre, de la truffe.
La finale est chargée d’arômes, de fruits en fermentation, de végétaux huileux, mais aussi de poivre. Elle montre une concentration primaire, sans beaucoup de gourmandise mais prête à donner du cœur à n’importe quel rhum.
“L’identité Port Mourant mise à nu. Expérience très intéressante pour tout amateur des rhums du Guyana, et de la tradition anglaise en général…”
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