Suite au succès du Demerara 2002 Caroni Cask 14 ans, l’équipe “Le Gus’t” récidive avec ce Demerara Cuffy. Il s’agit également d’un millésime 2002, embouteillé full proof en ce qui concerne cette version.
Un premier vieillissement a tout d’abord été réalisé dans 10 fûts. Au bout de 10 ans, ce qu’il restait du rhum (la part des anges a œuvré sous le soleil des tropiques de la Guyane anglaise…) a été rassemblé dans un “butt” (un gros fût d’environ 480 litres).
Le fût a été expédié en France en 2018 pour l’embouteillage.
Il s’agit donc d’un vieillissement tropical de 16 ans, ce qui mérite d’être souligné car bon nombre d’embouteillages des rhums du Demerara guyanais offrent des vieillissements majoritairement continentaux.
La note de dégustation de Nico
Le nez est d’emblée bien plein et ajusté. À peine sorti de la bouteille, le rhum semble déjà avoir atteint un bel équilibre. Il offre un canevas épais et solide de pâte d’amande sur lequel tous les arômes rebondissent et s’amortissent. On voit passer une jolie olive, des épices fraîches (anis), des herbes résineuses (romarin), un bois miellé et imbibé d’eau-de-vie de fruits.
Avec l’aération, le rhum conserve un caractère sec, franc, mais pas agressif pour autant. Il garde une belle tenue et reste tendu malgré des notes aromatiques franchement gourmandes. Le pain de seigle grillé apporte à la fois sucre et torréfaction, la mélasse tire un trait de sirop de batterie, et les figues séchées éclatent en épices douces.
En bouche, la puissance attendue se transforme plutôt en enveloppement de la bouche. Dans un véritable spa pour la langue, le rhum caresse et réchauffe, malaxe et détend. S’en suit une montée en puissance qui parvient jusqu’au sommet du crâne, avec une illumination de mélasse éclatante et dorée comme le miel. Elle retombe ensuite en camphre, en réglisse, en épices fraîches (anis, carvi) et en résine. Les noyaux de cerises semblent être faits de pâte d’amande, puis de pâte de coing, ils ont baigné dans une eau-de-vie aux accents cuivrés.
La finale se poursuit sur cet esprit pâtissier fait par un artisan qui serait bien porté sur l’eau-de-vie.
« Un rhum lumineux et intense, mais aussi très gourmand et pâtissier… »
SI l’on devait comparer avec la version Optimum Proof, cette version est plus gourmande et pâtissière, et les notes aromatiques façon Caroni sont absentes. La différence de puissance n’est pas ce qui les distingue le plus. Le profil de ce brut de fût est sans doute plus exclusivement gourmand.
Henr Feld
Un Demerara très spécial, fût de Caroni ???
Mais très agréable et les quasi 67 passent crème.