Damoiseau pure cane est un rhum blanc agricole (distillation du jus de canne pressé et fermenté).
Contrairement à la plupart des rhums blancs agricoles qui sont mis en bouteille après réduction par adjonction d’eau dès la sortie de l’alambic, Damoiseau pure cane a été mis à vieillir dans des foudres de bois à son degré naturel (88° après distillation) pendant une durée de 3 à 6 mois, avant d’être réduit à 40°.
La note de dégustation de Nico
Le nez est immédiatement très citronné. L’acidité de l’agrume envoie les arômes comme des flèches qui transpercent la surface du liquide. Ces flèches sont tour à tour épicées, iodées ou minérales. La canne est bien là, elle a un caractère minéral elle aussi, comme si son jus s’était clarifié et rafraichi au contact d’une pierre. Elle développe ensuite un côté végétal, avec une fibre bien juteuse, puis un aspect floral assez puissant. Plus tard, le jus semble cette fois avoir emporté un peu de pulpe de citron, la canne est alors plus acide, comme aux tout premiers instants du nez. Le petit poivre, fidèle allié du rhum blanc, ne manque pas au rendez-vous.
L’aération permettra au rhum de s’équilibrer. Moins vif, il cesse d’envoyer ses arômes sous forme de flèches acérées, ce qui rend le tout plus fondu. Les notes florales et fruitées s’épanouissent avec plus de sérénité, l’alcool est à leur service, il est bien intégré et employé avec justesse.
L’attaque en bouche est végétale et sèche, avec l’amertume du zeste de citron vert. Pour autant, le rhum ne bascule pas complètement dans un registre rustique ou rugueux. Disons plutôt que cette entrée en matière mobilise l’attention avant que le rhum ne déroule ses saveurs florales, poivrées, puis fruitées. Un petit côté métallique semble vouloir nous ramener vers la colonne de distillation qui l’a vu naître.
La finale est sèche également, le rhum choisit de s’effacer sur des notes plus corsées de bagasse et de poivre.
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