Corman Collins Caroni 1997-2020 22 ans « Le Blog à Roger » est une sélection spéciale réalisée par le caviste et embouteilleur Hubert Corman, avec la complicité de Roger Caroni, auteur du célèbre blog éponyme. On ne présente plus Caroni, la distillerie mythique de Trinidad malheureusement fermée depuis le début des années 2000. Ses rhums de mélasse distillés en colonne ont un profil unique, reconnaissable entre tous grâce à ses notes goudronnées. Quelques fûts restent encore en vieillissement en Europe, et notamment chez Bristol, où Hubert Corman a pu sélectionner cette cuvée.
Ce rhum a été distillé en 1997, puis placé en fût de chêne américain ayant auparavant contenu du bourbon. Il a vieilli dans un premier temps à Trinidad, puis il a quitté sont île natale en 2009, pour le climat plus tempéré de l’Europe. Il s’agit d’un single cask qui a donné lieu à 210 bouteilles seulement.
La note de dégustation de Nico
Au nez, l’équilibre entre les notes goudronneuses et les fruits s’établit sans attendre. Le rhum glisse sous les narines avec une douceur vraiment plaisante, et l’intensité modérée nous laisse contempler ce profil unique sans nous y brûler. Le bois est là, fondu et même confit, il apporte un joli rebondi et du moelleux à l’ensemble.
L’aération passe notre nez en noir et blanc, avec des notes cendrées, de la fumée, du caoutchouc, du cuir, de la mélasse. Quelques petits tanins montrent un certain reflet vert, et ouvrent la voie à un retour de la couleur. Ils se fondent alors en pomme verte et en poire, avant que le rhum ne regagne de l’épaisseur avec des prunes séchées, de l’abricot, des écorces d’oranges confites.
En bouche, le profil Caroni nous saisit avec un nuage de fumée de goudron nous prend un court instant, puis nous repose délicatement sur un bois tendre aux nuances de tabac et de caramel. On surprend plus tard une petite orangette qui rencontre une pâte de coing et un ananas un peu trop mûr. Un petit côté juteux presque salé se dégage également de ce milieu de bouche, qui revient finalement à des nuances plus sombres comme le cuir.
La finale offre le petit grain gourmand d’un boisé fondu et légèrement poussiéreux, qui est repris par une vieille eaux-de-vie de fruit à noyau.
« Beaucoup de clémence et d’équilibre pour ce Caroni, qui nous laisse apprécier tranquillement le paysage, sans bousculade… »
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