Cet embouteillage de la Compagnie des Indes a été distillé par Hampden, une distillerie connue pour ses rhums très aromatiques grâce à une longue fermentation réalisée avec les levures présentes naturellement, et à une distillation en “pot still”.
Après une distillation en juin 2009 et un premier vieillissement sur place, le rhum a été déplacé en France dans les chais de la Compagnie des Indes pour y être réduit par la suite à 44° et y être embouteillé en juillet 2018.
Ce fût n°JHJ20 a permis de réaliser 482 bouteilles.
La note de dégustation de Nico
Au nez, la puissance aromatique est reconnaissable entre mille. Voici une version bien chargée de Hampden, impressionnante en regard du relativement faible degré du rhum. Le solvant nettoie le nez de tout arôme qui pouvait s’y trouver auparavant, nous voici prêts pour un voyage dans la Jamaïque authentique. Les fruits très exotiques et très mûrs sont les premiers à nous enivrer. Amples, ils occupent tout le terrain aromatique et s’imposent avec une généreuse férocité. L’olive et l’amande sont tendues et fraîches, comme une couche de glace qui empêche que tous les fruits ne s’effondrent.
L’aération ne calme bien entendu pas la bête, si ce n’est qu’elle évacue les notes les plus piquantes de solvant au profit de fruits toujours plus débordants. Cette marmite de jacquier, de durian, de mangue et d’ananas est en effervescence permanente. Les fruits bouillonnent, éclaboussent leur chair épaisse et odorante. Ils fermentent et tournent sur eux-mêmes créant au passage des arômes sauvages et végétaux qui tirent sur l’olive verte. Impressionnant.
La bouche est bien plus pâtissière que ce que l’on pourrait attendre. Elle charme immédiatement avec une eau-de-vie de fruits exotiques teintée de noyau et d’amande. La résine de pin prend le relais de la gourmandise et s’ouvre sur l’olive et l’ananas trop mûr. C’est un rhum concentré qui pourrait relever n’importe quel assemblage. C’est bien la concentration aromatique qui assure l’intensité, et non le degré d’alcool. De ce point de vue, il n’était pas nécessaire d’en faire plus.
La finale est longue et laisse place à un chassé croisé entre l’olive et le cuir, dans une forêt de pins ou de cèdre.
« Un Hampden très concentré, même à 44%. Certainement parmi les rhums les plus chargés de la distillerie… »
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