Cet embouteillage de la Compagnie des Indes a été distillé par Hampden, une distillerie connue pour ses rhums “funky” obtenus grâce à une longue fermentation réalisée avec les levures présentes naturellement, et à ses alambics “pot still”.
Après une distillation en juin 2009 et un premier vieillissement sur place, le rhum a été déplacé en France dans les chais de la Compagnie des Indes. La mise en bouteille s’est faite à un titrage “high proof” de 55° permettant de mettre en relief les arômes.
Ce fût n°JHJ15 a permis de réaliser 409 bouteilles.
La note de dégustation de Nico
Au nez, ce Hampden chante en voix de tête et va percher ses notes tout en haut. Projetés loin du verre, les arômes mettent du temps à redescendre et suspendent leurs vapeurs de fruits gonflés et matures, suintants de sucs. Ce voile levé permet d’apercevoir des notes beaucoup plus pâtissières, qui elles sont restées en bas. Le rhum grand arôme et ses raisins macérés ne sont pas loin, tout comme l’olive et l’ananas très mûr. On perçoit de temps à autre un filet huileux et très lourd, comme un jus de viande caramélisé. Un gros Hampden.
Avec l’aération et le repos, le jus de viande se confirme et s’affirme. On n’ose y croire, mais il s’agit même de viande fumée au feu de bois. Bientôt le cuir rejoint la scène de crime, le rhum va alors trop loin mais qu’est-ce qu’on aime ça ! Les notes gourmandes et pâtissières (raisins, amande, confiture) assurent toujours le moelleux et relancent les fruits exotiques trop mûrs, c’est un vrai plaisir.
L’entrée en bouche est puissante et passe furtivement sur les fruits rouges et noirs légèrement acidulés. Les fruits tropicaux se déploient sous un soleil de plomb, leurs saveurs emplissent l’espace et détaillent tout ce qui peut se faire de plus exotique. Le cuir vient habiller le tout, avec un air élégant qui nous amène à quelque chose plus mature, profond. Les fruits sont alors confits, séchés, puis macérés dans une eau-de-vie de noyau.
La finale est pâtissière, avec des notes de noyau, d’abricot, de cerise et d’amande, soulignées par une résine dorée.
« Un bon Hampden au nez bien sauvage, avec une bouche plus civilisée et pâtissière… »
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