Les meilleurs rhums pour débutants : notre sélection pour bien commencer
Comment choisir un rhum pour débuter ?
Les critères essentiels : douceur, équilibre et accessibilité
Pour de nombreux amateurs, l’entrée dans le monde du rhum est aussi une entrée dans le monde des spiritueux en général. Qui dit spiritueux dit puissance, concentration et explosion d’arômes ; tout ce que l’on va rechercher à retrouver par la suite, mais qui peut être un peu être déstabilisant au départ.
L’on peut alors se tourner vers la douceur de rhums ronds et sucrés, typiques de la tradition espagnole. Dans les pays d’Amérique Centrale ou d’Amérique du Sud, on produit des rhums vieux qui sont souvent des assemblages d’eaux-de-vie d’âges différents, mariées pour dessiner un profil velouté, soyeux, parfois réhaussé par une pointe de sucre qui renforce les arômes et adoucit considérablement la sensation de « feu » sur le palais. En revanche, nous considérons que les spiritueux fortement édulcorés ou aromatisés (rhums épicés, boissons spiritueuses à base de rhum…), même s’ils sont de très bons ingrédients de cocktails par exemple, ne permettent pas d’entrer dans l’univers de la dégustation des grands alcools.
“Car le secret n’est en réalité pas dans la douceur du spiritueux, mais dans la façon de le déguster.”
La rondeur d’un rhum, sa texture suave et huileuse ne proviennent pas forcément de l’ajout d’un ingrédient secret, et peuvent se révéler à 60% d’alcool comme à 40%. Vous en découvrirez davantage à ce sujet un peu plus loin dans l’article 😉
L’équilibre est une notion au moins aussi importante que la douceur lors du choix de votre rhum pour débuter. C’est une qualité recherchée, qui implique le rhum sera puissant sans être agressif, suave sans être trop doux, gourmand sans être écœurant, aussi élégant qu’expressif, aussi rustique que raffiné, etc. Cette recherche soulève une question importante : puis-je trouver cet équilibre dans un rhum « entrée de gamme » ? La réponse est oui, mais nous prenons tout de même le parti de vous inviter à choisir un rhum de gamme supérieure pour débuter, car le coup de cœur n’en sera que plus grand. L’erreur que font beaucoup de dégustateurs en herbe est celle de se dire qu’en tant que débutants, ils ne sont pas capables d’apprécier un bon rhum à sa juste valeur. C’est totalement faux ! Votre palais mérite de s’éduquer avec de belles choses plutôt qu’avec des liquides moyens. Et nous dirions même que c’est en se formant sur des produits élaborés que l’on est plus tard capable d’aller trouver la beauté dans un rhum plus simple.
Le terme d’accessibilité est également à prendre en compte. Même s’il semble recouper en partie les notions précédentes de douceur et d’équilibre, il pointe également la question de la gamme des arômes. Le rhum offre une telle variété de profils aromatiques qu’il faut sans doute prendre son temps avant d’aller chercher les extrémités du spectre. Pour explorer ces profils, n’hésitez pas à lire les notes de dégustation présente sur la plupart des pages de nos produits, et tournez-vous vers les plus alléchants selon vous !
Rhum agricole vs. rhum de mélasse : lequel choisir ?
Cette question suscite un éternel débat auquel il est impossible d’arriver à une conclusion, puisque ces deux catégories sont aussi délicieuses l’une que l’autre ! On entend parfois que les rhums de mélasse (sous-entendu hispaniques et un peu sucrés) seraient meilleurs pour débuter, et que les rhums agricoles seraient l’ultime acquisition du dégustateur chevronné. Oui, un rhum sucré, caramélisé, vanillé, facile à boire, fera l’unanimité en ce sens qu’il ne risque pas de choquer, de brusquer, mais est-ce pour cela qu’il suscitera le coup de cœur, l’étonnement, l’émotion ? Cette dernière est la plus importante lorsque l’on parle de spiritueux, et chaque individu la trouvera à un endroit différent, que ce soit dans la pureté du jus de canne, dans l’explosion de notes fruitées, dans le confort d’un boisé élégant… Encore une fois, nos notes de dégustation sont là pour tenter de retranscrire les émotions ressenties à la dégustation, donc n’hésitez pas à les consulter pour voir si la connexion s’établit.
Le degré d’alcool : un facteur clé pour les novices ?
En toute logique, plus le degré alcool est bas, plus le rhum est censé être facile à déguster. Vous le voyez venir : oui, mais ce n’est pas si simple. C’est avant tout la texture qui importe, et donc la qualité du spiritueux. Un rhum bien distillé, bien vieilli, bien assemblé, bien réduit, peut se révéler doux comme de la soie malgré une cinquantaine de degrés au compteur, tout comme l’inverse peut être vrai. Encore une fois, pour vivre la véritable expérience du rhum (qui ne va selon nous pas sans une certaine « chaleur »), il s’agit de l’apprécier dans toute son expression et sa générosité.
C’est ici qu’interviennent quelques techniques de dégustation, très simples, qui changent tout à la découverte d’un rhum. Tout d’abord, prenez simplement quelques gouttes en bouche ; laissez-les imprégner votre palais afin que celui-ci s’acclimate. Vous allez déjà constater que ces quelques gouttes suffisent à le tapisser d’arômes. Dans un second temps, prenez une quantité légèrement supérieure, suffisante pour en avaler un peu. Cette fois-ci, c’est la gorge qui est acclimatée, et vous êtes désormais prêt à déguster votre rhum, peu importe sa puissance (la prudence est tout de même de mise lorsque l’on dépasse un certain degré bien entendu !).
Notre sélection des meilleurs rhums pour débutants
Les rhums doux et accessibles
S’il est un exemple d’excellence dans l’assemblage et l’art d’affiner des rhums équilibrés et doux comme de la soie, avec lesquels on ne s’ennuie pas, c’est bien Cuba. Cet Eminente Reserva 7 ans est un modèle du genre.
La famille cubaine Oliver, installée en République Dominicaine, produit des rhums ronds mais complexes, tel cet Exquisito 1995 dont les rhums les plus vieux entrant dans l’assemblage ont 23 ans.
Qui a dit que les rhums agricoles ne pouvaient pas être doux et accessibles ? Ce La Mauny VO Signature prouve le contraire, avec un assemblage de rhums vieillis en fûts de porto, cognac, bourbon et moscatel, le jus de canne se fait velours.
Les rhums blancs parfaits pour une première approche
Ce rhum de Madère est d’une onctuosité prodigieuse, tout en étant savoureux et très proche de sa matière première, le jus de canne. Un bel exemple d’artisanat et d’excellence. Vive O Reizinho !
En termes de rhums blancs, ceux élaborés à partir de mélasse ne sont pas les plus aisés à apprivoiser. L’on parle de souvent de rhums très expressifs et puissants, plutôt extrêmes, mais ce Samai du Cambodge est une délicieuse exception, gourmande et équilibrée.
La distillerie Depaz, au pied de la Montagne Pelée, nous offre l’occasion de découvrir le savoir-faire exceptionnel de la Martinique, avec une Cuvée Alizés aux accents d’agrumes et d’herbes fraîches, à déguster et à savourer tranquillement.
Les rhums originaux et aromatiques pour les curieux
Comment passer à côté de la Jamaïque lorsque l’on parle de bombes aromatiques ? Ce Papalin 5 ans Jamaica High Ester nous propose de découvrir toute la folie de cette île avec un assemblage de 3 distilleries au caractère bien corsé.
Île Maurice, arômes de goyave, de coing, petit côté fumé, ce New Grove 10 ans Old Tradition coche toutes les cases de l’originalité, tout en offrant une belle harmonie ainsi qu’une gourmandise fruitée et pâtissière tout bonnement irrésistible.
Le Grogue est l’eau-de-vie de canne traditionnelle des îles du Cap-Vert. Distillé à partir de pur jus, il offre des arômes de canne à sucre plus vrais que nature, avec un toucher velouté et des arômes intenses. Ce M&G Grogue Velha est une version légèrement patinée par le vieillissement.
Comment déguster son premier rhum ?
Pur, avec des glaçons ou en cocktail ?
Il n’y a pas vraiment de règle quand il s’agit de déguster le rhum de la façon qui nous plait. Lorsque l’on a envie d’une dégustation un peu « analytique », où l’on décortique le rhum pour comprendre sa spécificité, l’on privilégie forcément sa plus simple expression, pur et à température ambiante. Mais parfois on peut avoir envie d’un bon rafraichissement, d’apaiser un peu la force du breuvage, de le diluer légèrement, et les glaçons s’imposent. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on débute dans l’univers du rhum et que l’on déguste simplement par pur plaisir, sans intellectualiser l’affaire (un exercice que les plus geeks devraient essayer plus souvent d’ailleurs !).
Pour les amateurs de cocktails, la mixologie peut être un excellent moyen de découvrir le rhum. Dans les très bons bars dont tout l’art consiste à mettre en valeur les produits, mais aussi vous guider, le barman saura vous accompagner et vous expliquer le pourquoi du choix de tel ou tel rhum pour élaborer une recette. Vous pourrez alors commencer à cerner vos goûts : plutôt rhum agricole, distillé en alambic ou en colonne, lourd ou léger, etc.
À la maison, le rhum est un alcool tout terrain pour les cocktails. Vous pouvez vous amuser à créer, ou même à revisiter les classiques en essayant plusieurs types de rhums, il y en a forcément au moins un qui fonctionnera pour chaque recette !
Les meilleurs cocktails à base de rhum pour débuter
Comment parler cocktail à base de rhum sans mentionner le plus simple, le plus populaire et emblématique des Antilles Françaises : le Ti’punch ? Quelques grains de sucre roux, une joue de citron vert pressée qui vient faire fondre le sucre, une bonne rasade de rhum agricole, on fait tourner tout cela dans le verre et voilà un voyage express vers les plages paradisiaques de la Caraïbe.
Autre cocktail emblématique dans la sphère mondiale du rhum : le Daiquiri. Il fait partie de ceux qui mettent le mieux notre spiritueux favori en valeur. Sur le même principe que le ti’punch, les ingrédients sont simples : citron, rhum, sucre. La réalisation demande juste un peu plus de matériel, c’est-à-dire un shaker avec son filtre et une passoire, des glaçons et un jigger (petit verre doseur métallique).
Dans le shaker, placez 2cl de sirop de sucre, 2,5cl de jus de citron vert, 5cl de rhum, des glaçons. Shakez jusqu’à ce que ce soit bien glacé et servez en double filtrant (filtre + passoire).
Pour ajouter un peu d’épices et de funk à votre soirée cocktails, vous pouvez essayer le Dark & Stormy. Encore une fois, la recette est très simple et de surcroit ne demande pas de matériel spécifique. Dans un verre haut, ajoutez un demi-citron vert coupé en quartiers que vous pilez légèrement. Ajoutez ensuite 4cl de rhum (le Gosling’s Black Seal est utilisé traditionnellement, mais vous pouvez utiliser celui que vous souhaitez), 2cl de jus de citron vert, 1cl de sirop de sucre, 10cl de ginger beer et 5 glaçons. Remuez à la cuiller, une dizaine de secondes, et voilà !
Où acheter un bon rhum pour commencer ?
En cave spécialisée ou en ligne ?
Lorsque l’on débute dans le rhum, les conseils avisés sont importants car l’offre est pléthorique ! Ce qui fait le charme de l’eau-de-vie de canne, c’est sa diversité qui nous permet de voyager d’un continent à l’autre, d’une cuture à l’autre, d’une façon à l’autre de déguster et de l’apprécier. Mais les premiers pas dans cet océan de possibles peuvent être compliqués, et un bon professionnel est justement là pour vous accompagner et trouver la clé qui vous permettra d’entrer puis d’explorer cet univers si riche.
L’équipe Rhum Attitude est composée à 100% de passionnés et spécialistes de rhum et de spiritueux, que ce soit derrière les pages du site, au service client, à l’entrepôt, et bien entendu à la boutique physique de Bruxelles. En cave ou en ligne, n’hésitez donc pas à venir nous voir ou à nous contacter pour des conseils pointus et personnalisés.
Les pièges à éviter lors de l’achat
Nous l’avons vu plusieurs fois dans cet article, le rhum et les eaux-de-vie de canne (n’oublions pas la cachaça par exemple !) représentent un univers extrêmement vaste et en constante expansion. Vous imaginez bien que certaines marques tirent profit de la confusion que cela peut susciter, même si la réglementation tend à évoluer et à cadrer certains aspects, tant que faire ce peut étant donné le caractère mondial de ce spiritueux.
Le piège principal est celui qui consiste à faire un passer un rhum « de base », simple et très jeune, pour un produit d’exception. Cela passe par quelques artifices comme la coloration à outrance, un compte d’âge trompeur, un packaging tape à l’œil, une édulcoration un peu appuyée, etc.
Attention, chaque tradition à travers le monde a une perception différente de ce qu’est un bon rhum. Il ne s’agit donc pas de dénigrer certaines marques ou certaines méthodes, mais de situer la véritable valeur des choses et donc le prix qu’il faut payer pour cela. De même, chacun a des goûts différents, plus ou moins sucrés, plus ou moins sensibles à l’esthétique de la bouteille etc, mais comme le dit un célèbre producteur de la Barbade « Buvez ce que vous aimez, mais sachez ce que vous buvez ».
Quelques règles simples à retenir, donc :
- La couleur ne fait pas l’âge ni la qualité, ne vous y fiez pas forcément.
- Les comptes d’âges accompagnés du terme « Solera » indiquent l’âge du plus vieux rhum de l’assemblage. Ainsi, un 25 ans Solera peut contenir 99% de rhum 3 ans et seulement 1% de rhum de 25 ans, pour caricaturer.
- Quand un packaging est alléchant, essayez tout de même d’en savoir un peu plus sur le contenu pour être sûr de payer le juste prix.
- Jetez un œil à l’appellation du produit : un « spiritueux à base de rhum » est sans doute aromatisé et très sucré, ce qui n’en fait pas un produit « premium ».
Vous avez désormais quelques pistes à suivre pour débuter dans le monde du rhum. N’hésitez pas à explorer le contenu de notre site : nos fiches produits, articles de blog ou notes de dégustation vous permettront d’enrichir votre culture rhum, tout comme les milliers de références disponibles en échantillons de dégustation, parfois même regroupés en packs découverte composés de références sélectionnées par nos soins.