Appleton 1994 Hearts Collection est le fruit d’un long travail mené par deux génies du rhum. D’un côté, Joy Spence, la master blender d’Appleton à la tête de plus de 200 000 fûts. De l’autre, Luca Gargano, patron de Velier et agitateur en chef de la planète rhum. Sélectionner des rhums Appleton 100 % pot still était un rêve pour Luca. Il lui a fallu faire preuve d’une grande persévérance pour convaincre la distillerie Jamaïcaine.
C’est ainsi la première fois qu’Appleton nous donne l’occasion de déguster des rhums composés d’une seule « mark », à l’inverse de sa gamme habituelle qui repose sur les assemblages. Ce rhum issu d’un seul alambic à repasse est l’une des couleurs de la palette que Joy Spence a à sa disposition pour composer ses rhums. Distillé en 1994, il a été embouteillé en 2020 après 26 années de vieillissement tropical, ce qui est proprement exceptionnel.
La note de dégustation de Nico
Au nez, on découvre un rhum plutôt facile et gourmand, très accessible dès les premiers instants. Le bois est fondu malgré une légère touche de tanins, et étale un joli tabac blond bien gras. Ce côté tannique permet de maintenir une certaine fraîcheur légèrement médicinale, plutôt mentholée, qui aère notre chêne américain typiquement marqué par la vanille et la noix de coco.
L’aération permet d’équilibrer le tout, très tranquillement, en intégrant un boisé mature. Quelques prunes charnues mûrissent sous notre nez ; leur noyau affleure et évacue les derniers restes d’acidité. Les fruits se font plus mûrs et exotiques par la suite, alors que le fût de chêne américain tendre et gourmand continue de se développer dans le même temps.
La bouche offre une très belle concentration fruitée, avec des sucs collants et enrobants. Le rhum s’étale sur le palais et l’enveloppe doucement, en y déposant quelques épices douces. L’équilibre est remarquable mais ne sacrifie en rien l’intensité. Ainsi, il laisse la place aux tanins puisés au plus profond du chêne, ainsi qu’aux notes corsées et cuivrées d’un distillat sortant de l’alambic. La chaleur du rhum est toujours bien vivante, elle fond les tanins du bois pour les changer en tanins de fruits.
La finale est bien gourmande, pâtissière, comme une crème pâtissière arrosée de kirsch.
« Un très beau rhum vieux qui n’a rien d’un rhum d’assemblage extrême et exubérant, et qui évoque plutôt un spiritueux tout à fait abouti et harmonieux… »
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