Ce millésime 1999 de chez Bally a passé 18 ans en fût. Selon Marc Sassier, le Maître de Chais de Saint James et Bally, il doit sa couleur très sombre à la combinaison de la sécheresse extrême de l’année 1999 et à l’utilisation de fûts de chêne neufs.
La note de dégustation de Nico
En bref : concentré – café – torréfié – tanins fondus – fruits secs – canne – corsé – muscovado
Au nez, comme la noirceur du liquide le laisse présager, nous avons un rhum sombre et concentré, avec la force du café. La concentration est saisissante et on est vite happé dans les profondeurs du liquide. La plongée commence par un petit solvant un peu industriel et huileux, puis se poursuit dans la chair d’un boisé ténébreux et terriblement poignant. Les fruits sont condensés, réduits, tendus, mais délivrent leurs parfums avec force. Les tanins se fondent petit à petit sans perdre de leur aura.
L’aération déchaine la puissance aromatique du rhum, sans éveiller une quelconque agressivité de l’alcool. C’est très boisé bien entendu, mais délicieusement complexe, corsé mais fondu, torréfié mais élégamment fragrant.
La bouche est tout aussi concentrée, aussi boisée que fruitée. Les tanins sont saisissants et torréfiés, ils tapissent le palais de café et de cacao. Ils sont également fondus et même bouleversants en ce qu’ils nous submergent ensuite de fruits secs, de réglisse et de canne concentrée. Le sucre muscovado donnerait presque à ce rhum des airs de mélasse, mais l’ampleur et le naturel de la canne ne font aucun doute. C’est bien un rhum agricole, mais de tous les superlatifs : plus concentré, plus poignant, plus intense.
La finale est longue, avec un sucre muscovado encore plein de mélasse et une canne mariée pour toujours aux tanins.
“Quelle concentration ! Voici un très vieux rhum qui nous montre ce que passer 18 ans en fût signifie réellement…”
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