C’est Luca Gargano avec sa société Velier qui a mis sur le devant de la scène le clairin, cette eau-de-vie produite en Haïti à partir du pur jus de canne, tout comme le rhum agricole. Contrairement à ce dernier, le clairin a cependant comme particularité de fermenter avec les levures naturelles contenues dans le jus de canne et dans l’environnement tropical de la distillerie.
La distillerie Douglas Casimir localisée à Barraderes, au sud-ouest de l’île, produit ce clairin sélectionné et importé par Luca Gargano.
Le domaine s’étend sur 50 ha. Y est cultivé de la canne tendre de type Hawaï blanche et rouge, récoltée lorsque la maturation est complète. Au jus de canne en train d’être fermenté est ajouté, comme pour la plupart des clairins, divers ingrédients tels que des feuilles de citronnelle, de la cannelle, et parfois du gingembre.
La note de dégustation de Nico
En bref : végétal – épices douces – fruits – frais – rond – pâtissier – animal – complexe
Au nez, il semble que l’on ait affaire à un Casimir plus frais qu’à l’accoutumée. Son côté végétal et épicé prend pour l’instant le pas sur les notes terreuses de truffe et de sous-bois que l’on lui connaît. Il n’en reste pas moins lourd et chargé d’arômes, avec une petite olive caractéristique et des fruits exotiques bien mûrs. Mais la canne fraîche tient quand même une place intéressante avec son caractère frais et herbacé.
L’aération confirme le caractère léger et clément de ce Casimir. Les notes les plus lourdes sont reléguées au second plan, au profit d’une canne lumineuse aux accents de noyau, à la limite de la pâtisserie. D’abord déstabilisé par ce changement de profil, on apprécie cette canne nature et authentique, portée par une structure tout de même bien charpentée.
En bouche, voici un petit bonbon de canne à l’Haïtienne. Comme au nez, les arômes les plus lourds ne sont pas là pour se mettre en avant mais pour porter les nuances de la canne. C’est dans une certaine complexité qu’apparaissent alors quelques herbes séchées, des épices, des fruits exotiques, de l’olive, un petit côté animal et salé. Le jus de canne fermenté est décortiqué sous toutes ses coutures, avec un toucher qui a juste ce qu’il faut de mordant, mais surtout de la douceur.
La finale est longue et tranquille, franchement portée sur la canne au naturel, avec son zeste de citron vert et son poivre.
“Cette version de Casimir semble plus raffinée que ses prédécesseurs, son extravagance est plutôt au service d’une canne bien généreuse…”
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