Ce rhum de Martinique est issu de Dames Jeanne des années 1960 et 1970.
Il provient de la collection de Corman Collins, le caviste et distributeur belge bien connu des amateurs de spiritueux.
La note de dégustation de Nico
Le nez s’ouvre sur un rhum bien confit, au rancio prononcé, aigre-doux. On perçoit vite une certaine lourdeur, presque à la manière d’un grand arôme, qui part sur des arômes animaux, de cuir, de jus de viande. Le côté végétal est à la fois passé et résineux, c’est une grosse fermentation qui s’exprime.
L’aération confirme cette tendance bien corsée, d’autant qu’une épaisse fumée se dirige à présent vers notre nez. Elle comporte également quelque chose de minéral, entre la pierre à fusil et le cuivre. Quelques notes de noix se glissent habilement au moment opportun, pour un versant très torréfié.
En bouche, les notes corsées et animales reprennent de plus belle, malgré une puissance tout à fait contenue. La lourdeur du profil aromatique se confirme, toujours avec ce cuir imprégné de jus de viande et parfumé au romarin et à la réglisse. Ce côté végétal est concentré, collant, et la sensation de rhum grand arôme est décidément prégnante, d’autant qu’une petite olive verte en saumure finit par se loger dans les recoins du palais.
La finale est pourtant relativement légère et habitée par un petit jus de réglisse, façon zan.
« Un rhum d’une autre époque, c’est certain. Loin des agricoles martiniquais d’aujourd’hui, mais plus proche des rhums de mélasse de longue fermentation… »
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