Hellyers Road 14 ans 2004 Peated The Chronicles est un single malt très tourbé produit par la distillerie australienne Hellyers Road.
Note de dégustation de Thomas
Le nez est engageant et l’alcool semble parfaitement intégré. La tourbe est gracieuse voire soyeuse offrant des parfums de braises chaudes. Toutefois, il y a tout un univers derrière ce premier rideau. On décèle d’emblée de la crème au chocolat, du pollen et des fleurs (tulipe, géranium, lavande). Ensuite, c’est la glace rhum-raisin qui est à l’honneur avant que des dattes et une variante de la tourbe (du jambon sec et du tabac) ne percent ce profil plutôt surprenant.
L’aération nous offre du clafoutis et de la tarte aux prunes sans que l’on ressente une sucrosité malvenue. Par la suite un aspect plus frais (cardamome, laurier, sauge) ressort très nettement ainsi que quelques fruits (raisins muscat, pommes déshydratées, noisettes). On découvre ultérieurement des notes de céréales caramélisées et de marrons glacés.
La dilution le rend moins brusque et nous ramène principalement sur un mélange entre tourbe, fleurs et fraîcheur végétale. Cependant, les céréales, le caramel et les marrons glacés continuent d’apporter une douceur évidente.
La bouche est puissante et pleine d’explosivité. Elle laisse la même impression que le premier nez. Ainsi, une attaque franche composée d’une tourbe charbonneuse (et iodée) et de crème au chocolat donne le ton. Grasse, cette bouche repart sur l’huile de moteur, le clafoutis et les prunes. L’aspect plus sucré ressort dans une seconde partie de bouche avec des confitures (prunes, tomates) et une légère touche de pierre à fusil. On découvre alors de nouvelles notes tourbées (pétrole), de l’ardoise et quelques fruits (groseilles notamment).
La dilution met en exergue la tourbe, le pollen et les fleurs. Plus fraîche et plus facile à boire, cette bouche conserve un équilibre et de la personnalité : la crème au chocolat rencontre laurier et sauge tandis que les prunes rencontrent minéralité et camphre. Les céréales caramélisées sont toujours là mais perdent du terrain par rapport à la tourbe qui devient plus végétale en seconde partie de bouche.
La finale est puissante et restera très longtemps en bouche. Des notes plus végétales et florales (arnica, tulipe, lavande, tilleul, camomille) prennent leur essor tout en conservant l’aspect sucré de la confiture de prune. Le palais retranscrit alors des notes plus fumées (feu de camp, suie, jambon sec) et une présence minérale non-négligeable. Les groseilles en gelée, le laurier et et la viande fumée s’imposent finalement et sont conservées pendant longtemps en bouche.
La dilution permet de conserver le duo fleurs-chocolat et une tourbe végétale plus sucrée qu’auparavant. Il reste finalement en bouche fraîcheur, fumée, chocolat et la flore d’une prairie.
« Un whisky tourbé, complexe et exubérant, qui expose pleinement ses notes florales et chocolatées… »
Claire V.
Whisky qui a étonné les papilles.