La Favorite Cuvée Privilège Dormoy 1999 43°

Assemblage de rhums vieillis 17 ans et mis en fûts en 1999, ce millésime est un véritable hommage à André Dormoy, dont le petit-fils Franck Dormoy est aujourd’hui à la tête de la distillerie La Favorite. En effet 1999 est la dernière année pendant laquelle André Dormoy a supervisé la production du rhum La Favorite.

Ce sont des fûts de cognac qui ont été utilisés pour réaliser cette cuvée.

Seules 3500 bouteilles numérotées sont issues de ce millésime, et comme pour tous les rhums d’exception de la distillerie, chaque bouteille est scellée manuellement à la cire.

La note de dégustation de Nico

Le nez de ce rhum est frais, sur la canne et un boisé assez jeune. Dans les premiers instants on pense plutôt à un jeune rhum élevé sous bois. L’amertume du zeste de citron vert nous ramène elle aussi au rhum blanc que cette vieille cuvée était il y a plus d’une quinzaine d’années. La banane, le poivre et une petite acidité de fruits rouges complètent son aspect fringant. Ce nez est très épicé, on ressent physiquement le picotement. On pense alors naturellement au piment. La prune à l’eau-de-vie nous fait sentir que le rhum voudrait aller vers quelque chose de plus confit et de plus sombre mais il reste décidément vert, végétal et herbacé.
L’aération révèle un boisé blanc et brut ainsi que des fruits frais comme l’abricot ou la pêche. Ce fruité se fait par la suite plus confit, pour aller jusqu’aux fruits rouges cuits (griotte) d’un clafoutis. L’herbe coupée entame de nouveau une phase plus fraîche avec du poivre et une petite touche de vernis. Avec le temps, un fruité exotique acidulé prend de l’importance, à la manière d’un fruit de la passion.

Le rhum est léger en entrée de bouche, la canne est claire et savoureuse. On s’aperçoit très vite que cette canne est extrêmement poivrée. On a littéralement l’impression d’avoir croqué un grain de poivre. Elle est même pimentée et donne la sensation du gingembre sur la langue. Les rhums agricoles ont souvent ce côté un peu poivré, celui-ci en a fait son leitmotiv. Le pruneau s’est glissé discrètement sur la langue, son goût est souligné par le poivre.

La paille de canne clôt la dégustation, accompagnée d’un poivre qui aura donné le ton jusqu’au bout.

“Ce rhum donne une impression étonnamment jeune pour son grand âge. Le poivre très marqué en bouche le rend intéressant…”