Longueteau XO est un assemblage de rhums agricoles de 8 ans d’âge. Très précisément la répartition entre les cuvées Longueteau de 8, 9 et 10 ans est respectivement 70%, 20% et 10%. Toutes ces cuvées ont été vieillies en fûts de chêne ayant contenu auparavant du Cognac.
Longueteau XO est présenté dans une belle carafe.
La note de dégustation de Nico
Le nez est bien expressif et très élégant, avec des fruits secs et confits. La canne apparait tout de suite cependant, elle a été mise en valeur et n’a pas été masquée par un excès de gourmandise. Les fruits sont ici en abondance : de la banane, de l’abricot, du raisin sec, le tout étant bien compoté. Le boisé est subtil et vient coudre tout cela en finesse, avec un bois légèrement grillé qui laisse s’échapper quelques notes de coco. La canne apparait sous forme de bonbon alors que des fruits confits bien lourds (cerise et pruneau) tombent en plein dessus. L’impression d’élégance se maintient, même si l’on a affaire à un rhum épais et résineux.
Le temps aura tendance à arrondir encore plus les angles, les fruits secs se rangent de plus en plus aux côtés des fruits confits. Le rhum est toujours bien chargé et exubérant mais il conserve son allure, ce qui est vraiment remarquable. La canne est toujours reine, drapée dans un boisé finement épicé. Avant de tremper les lèvres, on imagine un rhum bien gras et capiteux et quelques effluves de réglisse finissent de nous convaincre de franchir le pas.
L’attaque est belle, agréable, on n’a pas envie d’analyser ce qui se passe mais on se dit que c’est fin et doux. Un côté un peu vineux vient rappeler le Cognac mais la canne si familière nous ramène bien sous la moiteur des Antilles. On a toujours cette impression de résine car la texture du rhum est bien pleine et présente, avec une sensation végétale et poivrée. Ces caractéristiques empruntées à la canne et au rhum blanc sont admirablement conservées et se mettent au service de la complexité d’un rhum très vieux qui a emporté bien d’autres arômes durant sa longue maturation. Les fruits secs rayonnent toujours, le miel a concentré des saveurs fruitées et florales. Les tanins et les épices soutiennent l’ensemble.
La finale est persistante, bien que l’intensité nous ait laissés respirer plus vite que l’on aurait souhaité. Les abricots secs, le pruneau et les tanins fondus resteront infiniment dans notre mémoire et sur notre palais.
“Un grand rhum vieux extrêmement généreux qui sait conserver son élégance. Un classique à découvrir…”
Antoine Minne
Une révélation