Ce rhum agricole de Marie-Galante a d’abord vieilli sur place en foudres de chênes avant de voguer vers la Bretagne à la seule force du vent !
En effet TOWT ne commercialise que des produits transportés dans leurs propre flotte de voiliers.
Le voyage dans d’anciens fûts de Bourbon ayant contenu du rhum vieux Cubaney (République Dominicaine) pendant 70 jours a apporté une finition complémentaire originale, avant d’être réduit de 60° à 50 ° et d’être mis en bouteille.
Pour en savoir plus sur ce rhum nous vous invitons à lire l’article que nous avons réalisé à partir d’une interview de Guillaume Le Grand (co-fondateur de Towt) en cliquant ici.
La note de dégustation de Nico
C’est le troisième fût, embouteillé en Janvier 2017, que j’ai eu le plaisir de déguster.
Le premier nez est sec et puissant : on reconnaît la patte authentique et rustique des rhums de Marie-Galante. Dans les premiers instants, l’alcool s’échappe en envolées légères et florales, puis on retourne à la terre avec un aspect toujours sec mais porté cette fois sur le végétal, la bagasse, la paille de la canne.
Les présentations faites, le rhum commence à s’arrondir, ses arômes s’adoucissent aussi. Nous avons alors quelques touches de miel sur une canne que l’on sent maintenant se déployer au soleil. Elle s’accompagne comme toujours de poivre et de zeste de citron vert, pour une identité résolument agricole. On imagine à cet instant un ti-punch bien parfumé. Le nez conserve son caractère, on ne décèle pas beaucoup de boisé mais on sent que celui-ci a apporté de la consistance. Le rhum continue d’ailleurs de s’étoffer, la canne se fait plus confite, moins sèche et végétale. Puis elle développe des notes très fruitées, comme vineuses, avec des raisins blancs bien mûrs. Le rhum s’est définitivement ouvert, on y trouve du melon, de la pêche, de la nectarine blanche. Voici une belle complexité, il mérite qu’on lui laisse un peu de temps car cela en vaut vraiment la peine. Pour les plus pressés, j’ai essayé de l’ouvrir avec une goutte d’eau, l’effet fonctionne aussi 😉
L’agitation du verre fait ressortir un caractère plus rugueux, plus sec, avec des vagues végétales d’herbes aromatiques, mais le rhum revient vite à l’équilibre. Il délivre alors ses notes fruitées bien intensément, avec l’appui du poivre, pour un profil finalement plutôt rond. La canne est bien mise en valeur, parée d’un collier de fleurs et d’une corbeille de fruits. L’impression très fruitée subsiste, on a même des notes d’eau-de-vie d’abricot, voire de litchi.
L’attaque en bouche est vive, avec l’acidité d’un fruit de la passion et un jus de canne sucré. La texture est lisse et épaisse, on s’attend à retrouver quelque part la rugosité rencontrée au nez mais on a plutôt quelque chose d’huileux. Les fruits sont ici franchement exotiques : l’ananas, la mangue et le fruit de la passion sont bien mûrs, fondants et sucrés. Après un voile de vanille, la bouche se fait progressivement plus piquante. On va retrouver cette fois un côté plus rude, épicé, avec du poivre et un aspect végétal sec qui évoque la bagasse.
La finale sera fidèle au style du rhum agricole, sur la canne, le poivre et le zeste de citron vert.
“Ce rhum de caractère mérite que l’on lui laisse le temps de montrer son cœur fondant. Pas besoin d’attendre cependant pour faire un très joli ti-punch bien parfumé…”
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