Deadhead 6 ans est un assemblage entre, d’une part, un rhum agricole distillé deux fois dans des alambics en cuivre et vieilli en fût de chêne américain, et d’autre part, un rhum de mélasse distillé en colonne et vieilli en chêne américain très brûlé pour une partie, et en chêne mexicain du Chiapas.
C’est le Master Distiller qui réalise l’assemblage avant la mise en bouteille.
La bouteille elle-même est très originale : elle représente une “Tsantsa”, une tête réduite selon l’ancienne coutume des indiens Jivaros.
La note de dégustation de Nico
Au nez, nous avons un rhum assez simple avec une pointe d’alcool qui se dissipe vite sur des notes de vanille. L’ensemble semble assez sucré, on sent du sucre roux, du sucre cuit ou encore vanillé. Les fruits à coque s’assemblent à ce côté sucré pour évoquer le nougat. Puis le registre fumé entre en scène de façon spectaculaire, avec du café torréfié et un boisé toasté. Ce boisé semble par la suite plus humide, comme imbibé de café, puis la mélasse se dessine plus précisément.
Le fait d’aérer le rhum en le faisant glisser sur les parois du verre ne modifiera pas particulièrement le profil aromatique, si ce n’est que ce dernier semble un peu plus sombre, plus noir. Le boisé qui était toasté semble désormais proche de la carbonisation, toute comme le café qui est maintenant bien grillé.
L’attaque en bouche est très légère et même discrète. Les arômes torréfiés, le caramel bien noir en tête, s’approprient rapidement les papilles. Cela donne un côté astringent qui saisit et qui rappelle une nouvelle fois le charbon. Les fruits à coque grillés (noix, noisette) donnent un peu d’épaisseur avant qu’une vague d’épices ne vienne chauffer toute la bouche.
En finale, les épices ont envahi tout le palais, la force du clou de girofle et le poivre blanc engourdissent la langue.