Ferroni La Dame Jeanne 11 Cabo Verde est une eau-de-vie de canne mi-cap-verdienne, mi-marseillaise. Elle est produite de façon extrêmement artisanale, sur un petit archipel au milieu de l’Atlantique. Les méthodes de productions sont les mêmes qu’aux premiers temps du rhum, et ce spiritueux nous offre des arômes naturels, sauvages, très vivants.
Ce rhum a la particularité d’avoir été distillé 2,5 fois, ce qui mérite une petite explication. Il a d’abord connu une première distillation en pot-still, puis a été redistillé avec une part de jus frais. D’où la notion de demi-distillation. Après avoir remonté la Méditerranée, il a été distillé une nouvelle fois chez Guillaume Ferroni, pour atteindre un degré qui lui a fait perdre son appellation de grogue. Il a enfin bénéficié d’un repos en Dame Jeanne, où il a pu s’arrondir et gagner de l’ampleur.
La note de dégustation de Nico
Au nez, nous partons dans un univers très vert, très végétal et parfumé. Les aromates se bousculent, accompagnés d’épices douces et d’herbes fraîchement coupées. Le jus de canne délivre des notes de réglisse et de résine, avec une belle concentration, mais sans en faire trop.
L’aération apporte une grosse gourmandise, où le rhum a gagné en ampleur et en rondeur. Quelque chose de franchement sucré se dégage, ainsi que des notes à la fois fruitées et végétales qui rappelleraient la tomate, et même une sorte de ketchup fait maison !
En bouche, on est heureux de trouver ce profil aromatique avec une puissance capable de le porter bien haut. L’eau-de-vie de canne prend vie et s’empare de chaque recoin du palais avec une bonne humeur réjouissante. La réglisse et les aromates résineux (romarin) s’écrasent sur le palais, en gouttes bien grasses, et le poivre infuse sur les papilles.
La finale est longue et très légèrement iodée, le jus de canne se calme et nous laisse une persistance tout à fait plaisante.
« Quel bonheur de retrouver cette puissance aromatique servie par un degré qui lui rend pleinement justice… »
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