Renaissance Distillery est une distillerie Taïwanaise qui produit du rhum sur l’île de Formose, officiellement depuis 2017. C’est la première distillerie de rhum de Taïwan, où la canne à sucre pousse pourtant depuis des centaines d’années.
Cette cuvée Cognac cask finish 2018 Cask 18102, est issu d’une fermentation longue de la mélasse qui a duré 30 jours. La distillation a été réalisée en avril 2018 dans le pot still charentais en cuivre que possède cette jeune maison.
Le vieillissement est tropical et a duré 4 années. La maturation a été effectuée dans fût de chêne neuf et français de 350 litres. Puis le rhum a été transféré dans un ancien fût de cognac de premier remplissage afin de réaliser un finish.
Ce fût qui porte le numéro 18102 a été embouteillé sans filtration et sans aucun ajout, en mai 2022. Le rhum n’a subi aucune réduction, il a été enfûté à 65° et son élevage l’a ramené naturellement à 64,4°.
L’embouteillage a donné naissance à 346 bouteilles.
La note de dégustation de Nico
Au nez, c’est la concentration de ce rhum qui frappe dans un premier temps. La générosité du distillat, dont on devine le style grand arôme, est absorbée, digérée et magnifiée par un fût de chêne ferme mais exempt de tanins ou d’un trop plein de torréfaction. L’équilibre et la conversation entre ces deux forces sont admirables.
Avec l’aération, le boisé se fait plus imposant, plus volontaire, provoquant une certaine étincelle de fraîcheur épicée. Il introduit quelque chose de plus végétal, qui rappelle parfois les arômes réglissés de la mélasse, mais aussi la concentration d’aromates frais et résineux, comme le romarin. Avec un peu de temps, l’on apprécie une complexité qui ne cesse de se développer, et qui fait affleurer les noyaux des fruits.
La bouche offre bien la concentration annoncée au nez, avec une cohérence et une unité remarquables. Sur le fil, ciselés, se succèdent le chêne grillé, les fruits exotiques très mûrs, les fruits confits, les aromates, la canne, les épices douces, etc, etc, sans relâche. Un léger aspect cuivré teinté de poire, ainsi qu’un boisé si tendre qu’il en devient céréalier, évoquent un instant le whisky, puis les aromates et les plantes résineuses nous ramènent à une mélasse mâtinée de saumure.
La finale est longuement savoureuse, dans un registre vivement pâtissier où les vibrations des noyaux de cerise résonnent sans fin.
« Une concentration impressionnante et une cohérence ininterrompue, incroyables pour un rhum de cet âge… »
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