Renaissance Distillery est tout simplement la première distillerie qui produit du rhum à Taïwan. Elle se situe sur l’ile de Formose et elle est en activité officiellement depuis 2017.
Pour cette cuvée Noble Rot cask finish, la fermentation de la mélasse a duré 25 jours. La distillation a eu lieu en mars 2018 dans le pot still charentais en cuivre que possède la maison.
Le vieillissement de ce rhum est de 4 ans au total.
Dans un premier temps la maturation a été effectuée dans fût français de premier remplissage dit “Noble Rot”. La “pourriture noble” est un champignon (Botrytis Cinerea) qui concentre le sucre dans le raisin. Il donne des vins avec des sucres résiduels comme les sauternes, les jurançons, ou les coteaux-du-layon.
Dans un second temps, le rhum a effectué un passage dans un fût “Shaved Toasted Charred 2”, un fût ex noble rot qui a été remanié avec une chaud de niveau 2.
Le fût portant le numéro 18089 embouteillé en juin 2022 a donné naissance à 233 bouteilles.
L’embouteillage a été réalisé sans filtration et sans aucun ajout. Le rhum n’a subi aucune réduction. Il a été enfûté à 65° et son élevage l’a ramené naturellement à 63,2°.
La note de dégustation de Nico
Le nez nous transporte sans attendre au milieu d’un chai chargé du genre de vapeurs dont les anges se régalent. Il y règne une certaine humidité, dans laquelle les arômes de fûts de chêne se dispersent doucement. Dans cet air épais, gonflent des raisins et des pêches pris dans une gaine de tabac blond.
Avec l’aération, les fruits continuent de s’égailler joyeusement et sans discontinuer. Une petite pointe de réglisse bien concentrée vient montrer le bout de son nez ; elle resserre les rangs et apporte un peu de rigueur et d’élégance à notre panier de fruits rigolard. Pour parfaire ce cadre, un boisé tendre et chargé d’épices douces vient embrasser l’ensemble.
La bouche est confiturée à souhait, avec des mirabelles, des pêches, des abricots, des coings, qui se voient bientôt secoués par une traînée de poudre prête à s’enflammer. On distingue son côté minéral, cuivré, légèrement brûlé, qui va ensuite faire ressortir toute la gourmandise du bois. En effet, la flamme passée sur le chêne permet d’exprimer de belles envolées de fève tonka, de vanille, de cannelle, dans une fibre de bois moelleuse et même crémeuse. Une certaine douceur végétale s’exprime également, frôlant la sauge et la canne à sucre fraîche.
La finale est élégamment épicée, la torréfaction développe des nuances de cacao et de café, puis se fond en une pâtisserie qui ne quitte plus le palais.
« Un rhum d’une grande complexité, un univers à lui seul… »
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