SBS Guyana Port Mourant 1990 est un très vieux rhum de mélasse distillé dans l’un des alambics les plus mythiques au monde. Ce double pot-still en bois constitue la colonne vertébrale du style Demerara. Il officiait sur la plantation de Port Mourant, dans la région du Demerara. Il y était implanté depuis le début du XIXème siècle, avant la fermeture de la distillerie en 1955. Après un passage par la distillerie d’Uitvlugt, il a atterri en 2000 à la distillerie Diamond. C’est la seule encore en activité aujourd’hui dans le pays. Le style Port Mourant (mark PM) est essentiel dans de nombreux assemblages, dont ceux de la marque officielle de la distillerie, El Dorado.
Ce rhum a été distillé en 1990, alors que l’alambic se trouvait toujours à Uitvlugt. Il a vieilli durant plus de 30 ans en ancien fût de bourbon. Puis il a été embouteillé brut de fût en février 2021. Seules 192 bouteilles ont pu être produites à partir de ce single cask.
La note de dégustation de Pauline
Le nez offre une dimension presque vineuse. Il s’ouvre sur les fruits rouges. À l’aération, ils se confisent. Des notes de pruneaux avec un léger boisé en toile de fond se révèlent. La vanille séchée s’accompagne de quelques notes de cuir.
En bouche, l’attaque se fait sur les épices. Une subtile fumée en toile de fond annonce les notes de cuir. Le boisé fondu lui donne de la structure. Viennent ensuite les fruits secs.
La finale boisée s’étire sur les fruits secs et quelques épices.
La note de dégustation de Nico
Le nez est typique du style Demerara, avec un boisé gorgé de mélasse et de noix grillées. Un végétal confit et presque fumé émerge d’un bois humide. Lorsque l’on s’en approche, il fond en une confiture de fruits très matures, anciens, avec un côté presque crémeux.
Avec l’aération, nous allons un peu plus loin dans l’obscurité de la mélasse, nous immisçant entre les sombres fibres du bois. On trouve une concentration à la fois balsamique, fermentée, qui évoque immanquablement la sauce soja, et même l’arôme Maggi.
La bouche est torréfiée et même fumée, avec un bois humide dont les fibres sont saturées de mélasse et de caramel noir. Les fruits à coque sont forcément au diapason. Ils sont toastés à point, et quelques volutes de fumée évoluent encore autour d’eux. Les épices fortes se mêlent à un côté animal fait de cuir et de végétaux résineux un peu passés, pour au final former un caractère presque organique.
La finale est longue, cuivrée et torréfiée, avec du tabac brun, des épices roussies et des fruits à coque légèrement cendrés.
« Un bon gros et vieux Demerara qui fleure bon la poudre et la mélasse… »
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