Ce rhum traditionnel de mélasse a été distillé en 2014 en alambic Pot Still dans une petite distillerie des Fidji. Après un vieillissement de plus de 2 ans sur place, puis d’un peu plus d’un an en Europe, il a été embouteillé en 2018.
La note de dégustation de Nico
Le nez est bien chargé et corsé, voici une expression puissante du style Fiji. On pense bien entendu à la Jamaïque, cousine de tradition, mais aussi au Guyana et à son alambic Port Mourant. Les fruits exotiques trop mûrs s’imposent massivement, non sans gourmandise, avec quelques raisins secs et la perception d’une touche cuivrée en arrière-plan. Le boisé semble lui-aussi très lourd, il porte des fruits à coques englués dans un caramel brûlé.
En passant le rhum sur les bords du verre, son côté fruité et très mûr prend de plus en plus d’ampleur. Il gonfle et s’épaissit, s’éloignant ainsi de l’acidité des fruits en fermentation, pour se diriger vers quelque chose de très confit et gourmand. Sortie de nulle part, l’amande douce fait une entrée remarquée et rappelle immanquablement la colle Cleopatra de notre enfance. Le rhum maintenant reposé se love dans une résine lourde ou encore dans un noyau de cerise, pour une sensation douillette et confortable.
L’entrée en bouche est puissante, concentrée mais pas du tout brulante. Les fruits exotiques plus que mûrs s’engouffrent tout de suite et inondent le palais. Mais ils ne sont pas les seuls, car d’autres fruits, plus « continentaux » ceux-là, ont profité du voyage. Ce sont des fruits à noyau comme la prune, ils sont parfois confits et tirent alors sur le pruneau. L’atmosphère reste élégante, nous restons entre fruits de bonne famille, pas trop sauvages.
La finale conclut sur une note de cuivre et sur du chocolat amer, elle est longue et fluide.
“Malgré des abords un peu sauvages et baroudeurs au nez, ce fidjien se révèle être un gentleman (aventurier) en bouche…”
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