La Plantation Trois Rivières a choisi de mettre en avant une méthode traditionnelle pour ce rhum “Cannes brûlées” de sa collection “les éditions du bar”.
Les cannes de cette cuvée proviennent de la parcelle figuier qui est située à Rivière Salée. Cette parcelle plantée de cannes roseaux a été sélectionnée pour sa situation isolée. Son emplacement permet de brûler les cannes avant de les récolter. Cette méthode ancienne avait pour objectif d’éliminer les feuilles coupantes et d’éloigner les serpents avant la coupe manuelle.
Les cannes une fois coupées sont transportées encore fumantes à la distillerie pour être pressées et mises en fermentation. L’opération de brulage permet de réduire la teneur en eau et donc au jus de se concentrer en arômes. La teneur en sucre ne diminue pas car le sucre est naturellement protégé par la partie externe de la canne.
La note de dégustation de Nico
Le nez s’ouvre sur un jus de canne très frais, plutôt sec, limpide et minéral. On pense à une canne balayée par des vents chargés de parfums de bruyère, de plantes aromatiques, et même d’embruns qui nous emmèneraient du côté d’un whisky écossais.
Avec l’aération, la canne toujours solide est maintenant constellée de poivre fumé, ce qui nous détourne du whisky pour nous faire envisager le mezcal, si typiquement végétal, poivré et fumé.
La bouche est très douce, grasse, et vraiment fumée, ce qui apporte à ce rhum un caractère éminemment gourmand et singulier. Le tour de force est ici d’aborder d’autres eaux-de-vie fumées, tout en ne perdant jamais de vue que c’est bien le jus de canne à sucre qui doit dominer les débats. Celui-ci est donc savoureusement poivré et délicieusement herbacé, c’est une vraie réussite.
La finale voit la fumée se dissiper dans la longueur, alors que quelques touches de fermentation viennent s’accrocher aux zestes de combava.
« Une grande gourmandise qui réside dans une canne enrobée d’une fumée grasse… »