Warehouse #1 John Crow Edition DOK est un rhum distillé chez Hampden Estate en Jamaïque.
Ce rhum est en quelque sorte un clin d’œil au John Crow Batty, un rhum de contrebande à l’origine des rhums “overproof” que l’on connaît aujourd’hui.
Des rhums tout juste produits étaient dérobés aux distilleries puis assemblés et revendus “sous le manteau” à une époque où la grande majorité du rhum jamaïcain était produit pour l’export.
“John Crow” est aussi le nom que l’on donne aux vautours qui survolent le ciel jamaïcain à la recherche de charognes. C’est ce vautour que l’on retrouve sur cette bouteille de l’embouteilleur Warehouse #1.
Nous avons ici un rhum traditionnel de mélasse distillé en alambic à repasse titrant 63°. Le mark choisi pour cette édition est DOK (Dermot Owen Kelly), sa teneur en ester est la plus élevée de chez Hampden. Avec 1600 grammes d’esters par hectolitre d’alcool pur, sa puissance aromatique est impressionnante.
La note de dégustation de Nico
Au nez, cette expression extrême de la distillerie Hampden ne délivre pas tout de suite ses secrets. Les fruits exotiques sont encore en stand-by à ce stade, et laissent place à des fruits rouges et noirs figés par une couche de vernis.
L’aération lève un peu plus le voile, et le rhum blanc acquiert des notes surprenantes qui pourraient provenir d’un vieillissement en fût. En effet, une petite envolée d’épices semble retomber sur le verre, et l’on croirait presque découvrir un jus de canne patiné par le bois. L’acidité et la concentration des fruits exotiques très mûrs commencent à gronder et à prendre de l’épaisseur, mais elles restent tout à fait contenues, ce qui rend ce rhum beaucoup plus complexe et plaisant que ce que l’on aurait pu imaginer.
La bouche offre une certaine douceur et la sensation d’un rhum huileux. C’est ainsi que se déploient des fruits exotiques à la chair moelleuse et veloutée, pleins de saveurs, très mûrs, mais sans l’acidité qui leur est parfois associée dans ce genre de situation. Le léger côté cuivré est lui-aussi repris par une belle rondeur, ce qui vient évoquer une crème aux cerises noires, aux raisins secs et aux zestes d’agrumes.
La finale poursuit gaiement cette expérience gourmande et pâtissière, et se prolonge infiniment sur la liqueur de noyau et la sève de pin.
« Une jolie interprétation d’un rhum qui n’est pourtant pas si facile à dompter… »
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