Trois Rivières
L’histoire du rhum Trois Rivières
Le rhum Trois Rivières tient son nom du hameau éponyme, bordé par les rivières Oman, Bois d’Inde et Saint Pierre. Le domaine historique se trouve entre Sainte-Luce et le Diamant, dans le sud de la Martinique.
Les premiers temps de l’habitation remontent à 1660, lorsque Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, acquiert ce qui était alors le domaine le plus vaste de l’île. Rapidement touché de disgrâce auprès du roi, il doit céder les 2000 hectares dès 1661. Divers planteurs se succèdent jusqu’en 1785. Cette année-là, Etienne Marraud des Grottes acquiert la propriété et commence à y distiller du rhum.
L’activité rhumière se développe tout au long du XIXème siècle. À la fin de ce même siècle, on construit une ligne de chemin de fer qui permet d’acheminer la canne à la sucrerie. En 1905, c’est Amédée Aubéry qui prend les rennes de la distillerie. Il décide alors d’arrêter définitivement la production du sucre. Le rhum de mélasse et le rhum de pur jus de canne y cohabitent encore cependant, comme il était alors de coutume.
La naissance d’une grande distillerie de rhum agricole
En 1940, le fils de Mr Aubéry reprend les affaires. Il agrandit la plantation et déplace les équipements de la distillerie Dizac, située à quelques kilomètres. À partir de ce moment, la distillerie de Sainte Luce ne produit plus que du rhum agricole. Dans les années 1950, la plantation revient dans le giron de la famille Marraud des Grottes. Le rhum produit est alors vendu sous la marque Duquesne. Il est envoyé en vrac vers les ports de métropole, mais une partie non négligeable est également mise en vieillissement et commence à faire la réputation de Trois Rivières. Ainsi, à partir de 1972, le rhum commence à porter le nom de sa plantation d’origine, et la marque Trois Rivières est déposée en 1975.
Le rhum Trois Rivières aujourd’hui
Le groupe Martini & Rossi prend des participations dans l’entreprise dès 1976, et développe immédiatement l’export. Entrevoyant le potentiel de la marque, il en profite pour moderniser la distillerie. Il y ajoute notamment une deuxième colonne de distillation en 1980. Dans le grand mouvement de concentration des distilleries martiniquaises, la société Bellonie Bourdillon et Successeurs (déjà propriétaire de La Mauny) acquiert Trois Rivières et Duquesne en 1994. En 2004, les équipements de la distillerie sont mutualisés sur le site de la distillerie La Mauny, à Rivière Pilote. Le groupe Chevrillon rachète les marques en 2012, puis c’est au tour de Campari en 2019.
La plantation Trois Rivières représente 600 hectares de terres, dont 120 sont dédiés à la canne à sucre. On y opère une rotation avec une activité d’élevage de bovins. Les parcelles de canne permettent d’assurer 80 % des besoins de la distillerie. Les espèces de canne à sucre cultivées sont la canne roseau B59.62, la canne paille R570 , la canne zikak B80.08, et la canne bleue B69.566.
Le jus de canne est mis en fermentation durant 24 à 30 heures. On obtient ainsi un moût à 4 ou 5% d’alcool. Celui-ci est distillé sur l’une des deux 2 colonnes créoles, dont l’une est en cuivre, et l’autre mi-cuivre mi-acier. Le rhum sort de ces colonnes avec un titrage alcoolique entre 65 et 75 % (comme l’exige l’AOC Martinique).
Le vieillissement s’effectue dans des fûts de chêne français ou de chêne américain, neufs ou usagés.
La gamme des rhums Trois Rivières
Les rhums Trois Rivières proposent aujourd’hui un éventail très large, allant du rhum blanc aux très vieux assemblages, en passant par les rhums vieux single casks. La Cuvée de l’Océan est un rhum blanc réputé pour ses notes salines. La Cuvée du Moulin est quant-à lui le rhum vieux emblématique de la marque. Le VSOP et les multi-millésimes sont de très bonnes introductions au monde du rhum agricole, et les cuvées dédiées aux trois rivières de la plantation sont les expressions les plus exceptionnelles proposées à ce jour. La Cuvée Princesse est quant-à elle un assemblage des meilleurs millésimes de la distillerie, et fait la fierté du maître de chai Daniel Baudin. Lire moins
